En ces temps d’histoire américaine racontée à grands renforts de billets verts et de discours bien commodes (‘Lincoln’, ‘Gangster Squad’, ‘Django Unchained’ en tête), il est bon de traverser la frontière en direction du sud, vers le Mexique par exemple. Dans son premier long métrage, l’Espagnol Antonio Mendez Esparza traite avec pudeur et simplicité du destin d’une modeste famille vivant à Copa, petit village situé au pied des montagnes de Guerrero. De retour des Etats-Unis, où il était parti travailler plusieurs mois, Pedro reprend peu à peu ses habitudes chez lui, et surtout regagne progressivement l’estime de ses deux filles. Désormais, il nourrit un projet en lequel il croit, et qui devrait lui permettre de rester durablement au Mexique : monter un groupe, les Copa Kings, et jouer dans des fêtes pour faire un peu d’argent. Très vite, on est saisi par la maîtrise et la retenue de Mendez, l’épure de la photo et de son cadrage, comme si lui-même observait ses personnages en train de vivre. Et effectivement, quand on apprend qu’il s’est inspiré de la vie de ses acteurs pour bâtir son scénario, son approche naturaliste, quasi documentaire, n’en devient que plus évidente et pertinente. Oui, ces gens mènent une vie dure, travaillent d’arrache-pied dans les champs, dans le bâtiment ; mais, plutôt que de se plaindre, ils jouissent surtout de plaisirs simples et authentiques, devant lesquels les problèmes petits-bourgeois ne peuvent que s’effacer. Pedro le chante d’ailleurs dans un