Pour une vie à la coule, branchez-vous sur le canal Saint-Martin. À la croisée des bouillonnants 10e et 11e arrondissements, c’est le quartier préféré de votre pote trentenaire runner ascendant organisateur d’after. Là où l’eau abonde, la vie est féconde : autour du canal et de ses quais pavés où se presse la jeunesse dès que l’été pointe le bout de son nez, restos, boutiques, bars et viviers créatifs poussent comme des champignons. Et si les adresses à la mode sont légion, un esprit punk et défricheur continue de planer sur le quartier, du bar rock Désordre au Point Ephémère. Il fait bon vivre au bord du canal, et on vous le prouve dans ce guide en 10 bonnes adresses. Convaincu ? N’hésitez plus : le jour où on a regardé sur leboncoin immo, plus d’une centaine d’apparts étaient dispos autour du canal et n’attendaient que votre visite.
Le chef Anthony Courteille, mitron de formation, a transmuté son restaurant Matière à… en cette boulange en forme de manifeste qui convoque farines anciennes, levain et bonnes graines. Ses pains spéciaux et originaux (persil noisette panais, pain curcuma bergamote courge butternut…) rappelle que le gars a une formation de cuisinier. A noter aussi les viennoiseries, toutes au levain (rare !)
Trop à l’étroit dans son adresse de la rue de Lancry au format de dériveur (désormais rebaptisée Comptoir Sur Mer), Olive Davoux accastille une nouvelle adresse dans le 10e. Plus de places assises mais toujours la même ligne de flottaison autour des bons produits issus de la pêche artisanale : oursin et beurre blanc à l’oseille, seiches à la plancha et manioc, coques à la bisque de homard…
C'est l'un de nos concept-store préférés pour ajouter un peu de peps à notre vestiaire (femme et homme). Sébastien Kopp (aussi derrière les chaussures Veja), l’un des co-fondateurs, a fait le pari d’une mode consciente des enjeux sociaux et écologiques, capable de s’adapter aux nouveaux desiderata d’une clientèle sensible au devenir de la planète. Ainsi, Centre Commercial prend soin de ne présenter que des marques répondant à ces critères de transparence sur les méthodes employées dans la création des vêtements. Au sein d’un espace joliment aménagé, où l’on ne se bouscule pas entre deux portants, le fan de mode trouvera donc les marques éthiques les plus désirables du moment, comme Justine Clenquet, Baserange ou Surprise.
Une déco néo-giscardienne réussie (flipper, néon en vague au-dessus du zinc inox et comptoir à loto), des assiettes bistrotières finaudes et une belle terrasse en coin : il n’en faut pas plus pour que toute la faune qui compte à Belleville transforme Cornichon de Paul Henri (en salle) et Bertrand Chauveau (aux fourneaux, ex de chez David Toutain) en son QG instantané. Et c’est mérité !
Ce cadre de bistrot parisien intemporel cache bien son jeu. On pense mordre dans une entrecôte frite avec un quart de côte et voilà qu’on se retrouve tourneboulé par les assiettes ciselées du jeune chef Satria Vue (longtemps sous-chef ici), qui convoque tempura de sardines et merlu nacré cinglé par une sauce chorizo… L’expérience ne serait pas complète sans le sommelier Marco Pelletier (passé par le Bristol), la gouaille en bandoulière, qui cornaque la petite salle et une des plus belles caves de Paris avec de rarissimes bouteilles. Et pour ne rien gâcher, les prix ont été vaccinés contre l’inflation !
Spectacle 7 jours sur 7 et roster haut niveau, le Paname Comedy Club est un haut lieu de la comédie parisienne. Chaque plateau accueille six stand upers et offre une heure de show de belle qualité. La sélection des artistes est rude, mais là au moins vous êtes sûr de rire. A l'étage, le resto est parfait pour manger avant ou après le spectacle. De la petite gastronomie pour pas si cher et pour bien bon.
Les plus bilingues d’entre vous auront immédiatement fait le rapprochement entre le nom de ce bar (plutôt bien rangé en fait) et “Disorder”, la chanson de ces joyeux drilles de Joy Division. Une identité post-punk qu'on retrouve chevillée aux mixes des DJ invités les week-ends. Si les noms Buzzcocks, Neu! ou Fontaines D.C. vous font frétiller du slim, une soirée au Désordre s’impose. Oui, c’est un ordre.
On l'aime, ce lieu berlinois en diable, posé au bord du canal Saint-Martin ! Avec ses graffitis, sa grande salle du rez-de-chaussée baignée de lumière et son maousse rooftop végétalisé, ouvert aux beaux jours, avec buvette et transats. Question programmation, si beaucoup viennent juste pour se poser face à l’eau, le Point Éphémère s’est construit une belle réputation pour ses concerts. S'y sont délectés masse de groupes indés, dont quelques futures stars comme Adele (eh ouais), St. Vincent ou King Krule. De l’autre côté, dans la salle d’en face, sont organisés des talks, des ateliers, des marchés, des projections, des expos, des performances…
Ce jeune chocolatier confiseur, coulé dans le moule de l’excellence par Patrick Roger et Jacques Genin, a décidé d’inscrire ses créations dans les saisons. Les ingrédients sont sourcés avec soin et les fèves torréfiées par Nicolas Berger. Entre Pâques et Noël on repart donc de sa boutique design avec des pralinés noisette, ganaches aux céréales torréfiées et crème de marron, pâtes de coing ou de poire poêlée… en attendant les fruits rouges du printemps !
La Caserne est un tiers-lieu très vivant du 10ᵉ arrondissement. Le spot ? Juste la plus ancienne – et plus grande – caserne de Paris, dont les 3 000 mètres carrés ont été reconvertis en laboratoire et incubateur de mode. Ville dans la ville, la Caserne abrite le resto veggie dont tout le monde parle, Ora, un concept store et un studio de création florale.
