Un poyo rojo
© Paola Evelina
© Paola Evelina

Que voir au théâtre en septembre ?

Tous les spectacles à Paris en septembre 2016

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C'est la rentrée des classes, mais pas question de ne dépenser ses sous que dans les fournitures scolaires. Filez au théâtre ! 

  • Drame
Il faut avouer que le projet a de l’envergure : mettre en scène l’un des chefs-d’œuvre de Fédor Dostoïevski, ‘Les Frères Karamazov’, avec onze acteurs filmés en direct sur le plateau et le tout sur plus de 6 heures de spectacle. Le bientôt ex-directeur de la Volksbhüne de Berlin, Frank Castorf n’a peur de rien théâtralement. Et il le montre sans complexe dans cette adaptation épique souvent comparée à un « soap opéra » des ‘Frères Karamazov’. Pour cette version scénographiée par le regretté Bert Neumann, Castorf a tranché le texte, inséré d’autres sources, combiné le travail de la scène à la présence de la vidéo. 
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
'A New-Yorker in Paris' pourrait rappeler un autre spectacle comique anglophone qui se joue actuellement au théâtre des nouveautés : 'How to become a parisian in one hour', dans lequel Olivier Giraud (pour le coup français pure souche) propose en quelques leçons d’expliquer comment devenir le Parisien parfait, dans un franglais charmant (comprendre : en anglais avec un accent frenchy très assumé).  En l’occurrence, Sebastian Marx ne s’inscrit pas dans cette veine-là mais plutôt dans un héritage soft de Jerry Seinfeld, dressant un ensemble de comparaisons entre culture américaine et culture française. 
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Les Femmes savantes
Les Femmes savantes
En 1987, Catherine Hiegel mettait en scène ‘Les Femmes savantes’ à la Comédie-Française (dont elle est aujourd’hui sociétaire honoraire) au théâtre de la porte Saint-Martin. Trente-ans plus tard, elle remonte la pièce de Molière dans le même lieu mais avec une toute nouvelle distribution. Et quelle distribution ! Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Evelyne Buyle, Philippe Duquesne et Julie-Marie Parmentier, pour ne citer qu’eux, interpréteront Chrysale, Armande, Henriette ou encore Philaminte.
  • Théâtre
Jerk Off
Jerk Off
Du 15 au 24 septembre. Les événements qui célèbrent les cultures queer et LGBT ne sont pas légion à Paris. Pourtant, ils sont précieux et essentiels et pas seulement pour les communautés auxquelles ils offrent un porte-voix. Rares et souvent peu soutenus, les festivals qui mettent en avant les sexualités queer et les artistes qui gravitent autour de ces questions (la représentation des corps, les questions d'identités) s'éteignent peu à peu. Le paysage culturel parisien, et plus généralement francilien, reste encore très hétéro-normé. Les preuves d'une scène pétillante et pleine de promesses ne sont pourtant plus à faire.
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  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
A force de se confronter aux monstres sacrés de la littérature, le metteur en scène et comédien Jérémie Le Louët n'a plus peur de rien. Surtout pas d'interroger l'institution théâtrale et le rôle des spectateurs, qui avant de s'installer pour voir sa dernière création se voit distribuer des feuilles sur lesquelles figurent des têtes de moutons. Moutons aux traits naïfs et bienveillants certes, mais moutons néanmoins. Peut-on assister passivement à un 'Don Quichotte' de deux heures, surtout s'il est créé par une compagnie spécialisée dans la confrontation avec les monstres sacrés de la littérature ? 
  • Cirque
Rétrofutur
Rétrofutur
Vingt ans après leur formidable aventure avec la compagnie Achille Tonic, voilà que Corinne et Gilles Benizio (alias Shirley et Dino) se retrouvent sur la scène du WIP Villette pour composer ce qu’ils savent faire de mieux : du cabaret déglingué. Dans cette ambiance qu’ils affectionnent tant, les deux personnages réunissent autour d’eux de nombreux clowns à visage découvert pour un résultat qui semble plus que jamais complètement inclassable. Au total, ce sont deux femmes et cinq hommes, artistes pluridisciplinaires et personnalités complètement barrées, qui vous montreront toute l’étendue de leur imagination et de leur humour.
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Après s’être emparée de ‘Cuore’, Silvia Costa, jeune Italienne à l’ascension fulgurante, s’inspire librement d’un autre grand classique pour enfants, quelque peu délaissé des metteurs en scène : le célèbre ’Poil de carotte’ de Jules Renard. Ce récit retrace par le biais de souvenirs disparates l’histoire d’un petit garçon mal aimé aux cheveux roux, délaissé par sa famille et indigné par l’injustice de la vie. Pour ce faire, si les spectateurs sont d’abord invités dans un espace réaliste (l’étable de la famille Lepic au milieu des animaux et des bottes de paille), ils s'immergeront ensuite dans des souvenirs fugaces faisant la part belle « aux formes et sensations de nos images mentales ». 
  • 3 sur 5 étoiles
  • Recommandé
C'est un soir un peu particulier à Avignon. Alors que les supporters s'amassent devant des écrans géants et des pintes bien fraîches, Patrick Chanfray entre. Le jeune homme étranglé par un nœud papillon grimpe sur la scène avec un sourire immense. Il faut dire que l'affaire n'est pas banale, première du festival et équipe de France en demi-finale, dans la salle du Palace, on ne compte qu'une poignée de spectateurs.  Maître de la situation, le sourire toujours collé au visage, il en profite pour échanger quelques vannes, claquer la bise et retenir les prénoms de son public à taille réduite. Ce sont probablement ces premières minutes qui sont les plus probantes.
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  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Céline Groussard en période d'essai
Céline Groussard en période d'essai
Lorsqu’on va applaudir un humoriste sur scène, on attend vissé sur sa chaise le moment où à force de rire aux éclats, nos muscles abdominaux nous font souffrir. On essaye de respirer, de se calmer, on étouffe sa voix comme on peut. Un instant de bonheur presque douloureux. Que les spectateurs de la Nouvelle Seine se rassurent, Céline Groussard est experte en la matière. Avec son petit air de copine de classe et sa voix chevrotante, l’humoriste déroule pendant une centaine de minutes un spectacle déconcertant où il est question de lucha libre, de la sexualité des seniors et de rigoles de métro. 
Une expérience. Voilà le mot qui nous vient en tête pour décrire ‘Corbeaux’, le dernier spectacle de la chorégraphe marocaine Bouchra Ouizguen. Comme dans ses précédentes créations, la femme collabore avec les Aïtas, danseuses originaires de Marrakech, accoutrées cette fois-ci de vêtements noirs, qui se déplacent sur et en dehors de la scène pour imposer discrètement leur présence. Les femmes de tous âges ou presque enchaînent ensuite les cris lancinants et les rythmes saccadés, directement inspirés de la transe marocaine, et brisent au passage toute notion d’espace et de temps. Une pièce qui semble à la fois mystique et déroutante, expérimentale et contemporaine. Dans tous les cas, nous on est plus qu’intrigué.
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  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Avec ses chaussures à bouts pointus, sa natte, son pantalon à taille haute et son torse nu qu'il exhibe depuis plus de dix ans dans son spectacle 'Secret', Johann Le Guillerm s'est forgé dans le milieu du cirque un personnage d'aventurier solitaire. Une réputation de chercheur génial et fantasque à la Don Quichotte. Contre l'injonction des institutions à sans cesse produire du neuf, l'artiste n'a eu de cesse que de développer un seul et même projet en quatre parties intitulé 'Attraction', dont 'Secret' est le volet circassien.
Ce n’est pas une mais trois histoires qu’explore ce « projet en trois temps » d’Isabelle Lafon. L’histoire de femmes libres et insoumises chacune à leur manière, chacune à leur époque. Adaptés de trois textes littéraires (les 'Notes sur Anna Akhmatova' de Lydia Tchoukovskaïa, des extraits du 'Journal' de Virginia Woolf et 'L’Opoponax' de Monique Wittig, Prix Médicis en 1964), ces spectacles font résonner les voix de ces femmes dans ce qu’elles ont de personnel et d’universel. Car insoumises, elles le sont toutes : femmes écrivains, elles ont su chacune marquer leur époque et conquérir leur indépendance. 
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