Pas un, ni deux, mais trois Rembrandt. C'est le genre de gâteries qu'on peut inscrire sur sa liste de courses quand on s'appelle Edouard André, qu'on a du flair, des lingots d'or et une envie irrépressible d'ériger une collection de chefs-d'œuvre des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Parmi les trois toiles du maître hollandais que le fils de banquier, sponsorisé par le portefeuille de papa, s'offre sous le Second Empire, ce tableau de jeunesse est peut-être le plus saisissant. Episode biblique rendu de manière très sobre, cette scène d'auberge d'apparence banale représente l'apparition du Christ ressuscité auprès de deux pèlerins...
Peu de musées peuvent se targuer de conserver entre leurs murs un tableau de Paolo Uccello (1397-1475), grand innovateur en matière de perspective, dont très peu d'œuvres ont survécu à l'usure du temps. Perle rare de la collection d'Edouard André et Nélie Jacquemart, ce panneau en dit long sur les recherches visuelles du Florentin. Sa composition étrange trahit un style tiraillé entre deux époques : d'un côté, une Renaissance florentine bourgeonnante qui produit encore des peintures sur fond d'or, aux constructions planes et sans épaisseur, et de l'autre, une Haute Renaissance qui pointe déjà son nez...
Eh bien non, on ne vous parlera pas de 'La Joconde' dans cette sélection des cinquante oeuvres incontournables de Paris. Non pas que la signorina au sourire ambigu ait soudainement perdu la place de choix qu'elle occupe depuis des lustres parmi les chefs-d'oeuvre de la capitale. Mais bien au contraire, parce que l'attention démesurée que les visiteurs du Louvre portent aux beaux yeux de Mona aurait tendance à occulter d'autres peintures de Léonard De Vinci présentes dans les collections, et pourtant tout aussi extraordinaires. A sa mort en 1519, le maître florentin laisse notamment derrière lui un tableau inachevé, scène biblique à la composition ambitieuse...
Marc Chagall, 1917
En 1910, Marc Chagall (1887-1985) quitte sa Russie natale pour Paris, où il plonge la tête la première dans le courant des avant-gardes. Le jeune peintre écume les salons et musées, s'installe dans la Ruche de Montparnasse et apprend à cuisiner à sa sauce les ingrédients du cubisme, avant de regagner Vitebsk en 1914. Trois ans plus tard, à l'heure où la Déclaration de Balfour promet aux juifs une patrie en Palestine, la Révolution éclate : ce tableau allégorique exprime l'espoir qu'elle fait naître auprès de la communauté juive de Russie...
Dans cette sélection d'œuvres majeures à contempler au détour des rues et des musées parisiens, il nous était difficile de passer à côté des peintures de Gustave Moreau. D'abord parce que cet artiste du XIXe siècle est incontestablement l'un des grands maîtres du symbolisme et que son œuvre, créée à contre-courant de toutes formes d'académisme, offre à qui veut bien l'observer un dépaysement étrange, poétique et fascinant.Ensuite parce que l'homme a vécu à Paris et qu'à la fin de sa vie il a choisi de léguer son atelier et la totalité de ses œuvres à l'Etat français...
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