Le calendrier du mois • JUIN 2016

Que penser d’un film qui vous laisse troublé, abasourdi par sa puissance visuelle et l’originalité de son parti pris ? Sortir d’une salle de ciné, ne pas savoir si on a aimé ou non ce qu’on vient de voir, et retourner dans sa tête ces images les jours qui suivent, n’est-ce pas un gage de qualité ? Le dernier long métrage de Nicolas Winding Refn est de ces expériences radicales et clivantes, différentes, qui donnent un bon coup de pied dans la fourmilière du 7e art. ‘The Neon Demon’ remet en effet largement en question la manière de regarder un film. 

Depuis 1999, le Très Court International Film Festival investit chaque année le Forum des Images avec sa sélection pointue et polymorphe de films de trois minutes : un format direct et immédiat, qui permet à des réalisateurs de tous horizons de toucher à une très large diversité de genres, du documentaire à l’animation en passant, évidemment, par la fiction. « Lorsque nous avons lancé ce festival il y a seize ans, la diffusion de films sur YouTube ou Dailymotion en était à peine à ses balbutiements : ce format nous apparaissait à l’avant-garde de la création filmique contemporaine, en plus d’être particulièrement démocratique et ouvert », explique ainsi Marc Bati, créateur touche-à-tout du festival...

Quand la SNCF propose de transformer des friches industrielles en « sites artistiques temporaires », le Collectif MU saute sur l’occasion et se porte volontaire. Ce studio de création a transformé en 2012 un garage de la Goutte d'Or en salle de concerts où résonne chaque mois un line up vibrante. L’aménagement d’une ancienne gare au nord de Paris n’intimide donc pas Olivier Le Gal, l’un des membres du collectif que l’on a rencontré. « En ayant un lieu plus grand comme celui de l’ancienne gare des Mines, on pourra proposer de nouveaux types de programmation », nous explique-t-il. Avec la richesse architecturale et 400 m2 à disposition, les ambitions grandissent.

‘Stalker’ a beau être librement adapté d’un roman de science-fiction (‘Pique-nique au bord du chemin’ de Boris et Arcadi Strougatski), il n’empêche qu’il pousse la définition du genre bien plus loin que n’importe quel film de cette liste. L’histoire suit trois hommes, un scientifique curieux, un écrivain retors en panne d’inspiration et un « stalker », sorte de guide permettant aux deux autres de pénétrer au sein de la Zone. Empreinte laissée par le passage d’une puissance extra-terrestre, celle-ci promettrait de réaliser les rêves de ceux qui en domptent l’esprit...

A vrai dire, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas autant ri devant une comédie française. Après ‘La Fille du 14 juillet’, Antonin Peretjatko revient en effet avec cette ‘Loi de la jungle’ souvent hilarante, continuant de développer un humour au moins aussi singulier que celui de Quentin Dupieux – ou d’un Bruno Dumont seconde période. Mais en moins froid. Et en plus immédiatement drôle, surtout. Ce qui tient, sans doute, aux particularités propres à son registre : absurde, certes, mais jouant surtout à mi-chemin entre le burlesque chorégraphique à la Chaplin et le sens de la vanne sociétale, critique, lorgnant parfois, assez délicieusement, vers l’ironie politique.

Seulement deux petites années se sont écoulées depuis la première édition du Paris Psych Fest en 2014... et depuis son dépucelage, le festival en a vu passer du beau monde avec The Soft Moon, Toy ou KVB, puis la venue de The Horrors l'an passé. En 2016, on peut dire que le psych'fest' s'est vraiment taillé une place de choix dans le paysage des festivals français. Et ce ne seront pas les musiciens qui tâtent du Korg, du Moog ou de l'orgue Hammond qui nous contrediront. 

En 2016, l'écrivain, essayiste, réalisateur et poète se fait aussi commissaire d'exposition au Palais de Tokyo. Pour cela, il n'hésite pas à réinventer le concept et à brouiller les pistes entre littérature, photographie et cinéma. L'exposition 'Rester Vivant', à voir cet été, transporte ainsi le visiteur dans l'univers fantasque de Michel Houellebecq, flirtant entre fiction et réel. 

Du 26 au 29 juin inclus, la Fête du cinéma rempile pour sa trente-deuxième édition, pour laquelle toutes les séances, sans exception, seront à 4 €. Du coup, Time Out ne résiste pas à l'envie de vous concocter sa sélection du moment, pour vous orienter vers les meilleurs films actuellement en salles.

Ah, le mois de juin, l'un des meilleurs de l'année, il fait beau, il commence à faire chaud, tout le monde se fout à poil et exhibe sa peau légèrement blafarde à la face du monde. Juin, c'est aussi le début de la saison des festivals. Et justement, l'un des plus célèbres, c'est le Solidays, créé en 1999 par Solidarité Sida, qui prend ses quartiers d'été chaque année du côté de l'hippodrome de Longchamp. Un festival qui accueille plus d'une centaine de milliers de spectateurs, qui reçoit des grands noms du monde de la musique... et reverse l'intégralité de ses bénéfices à des associations de lutte contre le virus du Sida. Avec une programmation de quelque quatre-vingts groupes, nul doute que vous trouverez une vraie occasion de joindre l'utile à l'agréable en achetant des billets.  Toute la programmation.  Teaser Solidays 2016par solidays

La « Beat Generation » fut un mouvement d’inspiration littéraire et artistique définissant une jeunesse débordante de créativité autant que de fascination pour les milieux dits « underground ». Née aux Etats-Unis dans les années 1950, à l'initiative des romanciers et poètes William Burroughs, Allen Ginsberg et Jack Kerouac, elle fait aujourd'hui l'objet d'une rétrospective unique au Centre Pompidou.

S’allonger dans l’herbe, se laisser aller à une douce torpeur en écoutant de la musique... Jusque-là, rien de très inhabituel. Sauf que quand elle prend place dans les jardins du musée du Quai Branly, la séance d'écoute prend une autre dimension. Cet été, les Siestes Electroniques s'associent donc de nouveau au musée du 7e arrondissement, pour le plus grand plaisir des amateurs et des curieux. Cette sixième édition parisienne, antenne nordiste du festival toulousain, sera harmonisée par des DJ et artistes aux musiques aventureuses et étonnantes, qui ne vous proposeront pas d'écouter une énième fois les dernières sensations du moment ; pour l'occasion, ils iront puiser dans le fonds audio de la médiathèque du musée pour y trouver de la matière.

Cette année, le musée du Quai Branly souffle ses 10 bougies ! Pour célébrer en beauté son anniversaire, il rend donc hommage à celui sans qui il n'existerait pas : Jacques Chirac. C'est en effet sous l'impulsion de l'ancien président de la République – qui fut également maire de Paris – que ce temple des arts premiers a vu le jour en 2006, sur les bords de Seine.  Du 21 juin au 9 octobre 2016, l’exposition 'Jacques Chirac ou le dialogue des cultures' proposera ainsi de dresser le portrait d'un homme politique passionné par les arts asiatiques mais aussi et surtout précolombiens.

La troisième édition du Macki Music Festival revient à Paris le 1er juillet pour la soirée d'ouverture dans un lieu inédit et encore tenu secret, puis dans le magnifique parc de Carrières-sur-Seine les 2 et 3 juillet ! Grâce à nos agitateurs parisiens préférés, La Mamie’s et Cracki Records, on pourra écouter une ribambelle d'artistes dans un cadre unique, allongé sur l’herbe en début d’après-midi, et déchaîné sur les épaules de nos copains une fois la nuit tombée. Mais avant ça, petit récapitulatif en trois points.

Deuxième édition pour le festival La Douve Blanche, qui se tiendra cette année les 2 et 3 juillet dans le département de Seine-et-Marne. Et c'est l'équipe d'Animal Records qui se trouve derrière cette initiative, le même collectif qui tient depuis quelques mois les rênes de la cuisine du Point Ephémère. Une double casquette donc, qui leur servira largement le jour J puisqu'Animal proposera de la musique, mais également des stands gastronomiques. A une heure et demie de Paris, dans le château d’Egreville vieux de 1 000 ans, profitez des concerts d'artistes émergents comme Jacques, Nzca Lines, Molecule, Bagarre, Moi Je ou Bloum sur la première scène, et des sets électro de petits DJ sur la deuxième scène plus « club ». 

Voilà un événement qui porte bien son nom. « Festival culturellement détendu », le Hamac Festival célèbre cette année sa deuxième édition. Sortez vos lunettes de soleil et vos espadrilles, pendant quatre jours le 9e arrondissement prendra des airs de station balnéaire. Une programmation à la croisée de la musique et de l'humour et qui s’invite dans sept lieux insolites : un lycée, une friche, un toit, un parking et même un musée... Imaginez donc applaudir Fary, Kheiron et le Comte de Bouderbala dans la cour du lycée Jacques Decour, écouter William Sheller au musée de la Vie romantique ou encore danser avec vue sur tout Paris.