Il ne sera pas question des Nouvelles Galeries, ce magasin désuet à l’odeur de naphtaline où l’on payait encore en francs quand il passa sous la houlette du groupe Galeries Lafayette, mais des galeries nouvelles, celles qui donnent un coup de neuf à l’art d’inaugurer un lieu pour y présenter le travail d’artistes variés. Finis le commissaire, la programmation, le marché, les transactions, les cotes, les vernissages et le gratin. Place désormais aux espaces ouverts, expérimentateurs, spontanés et gérés par des esthètes aux multiples casquettes. Impulsifs, mus par un enthousiasme et une audacieuse inconscience, ces galeristes-mécènes se lancent sans attendre ni subventions, ni aide, ni officialisation de leur démarche, et font confiance à la jeune garde en lui donnant toute liberté : cette dernière ne sera plus soumise à aucune contrainte et n'aura plus de comptes à rendre à personne.
Ces galeries d'un nouveau genre (elles se comptent sur les doigts de la main) ont vu le jour à la suite de l’initiative de Castillo et Corrales qui a fermé ses portes en décembre 2015, après huit années d’activités dénicheuses, créatives et non commerciales. Le HUIT, Exo Exo, Tonus, Palette Terre, La Plage ou -1 assurent ainsi la relève. Certaines depuis deux ans, d’autres depuis seulement un mois pallient le manque d’opportunités que rencontrent les jeunes artistes, mais surtout redessinent le paysage artistique. Paris ne sera plus ce mausolée de l’art, trop sacré pour y tenter quoi que ce soit dont la durée de vie dépasse la fugacité du pop-up. Et Paris ne verra plus non plus ses artistes rêver de Berlin, Londres ou New York. Parce qu’à Paris il y a désormais des lieux que nous envierait le plus berlinois des New-Yorkais !