Les 15 meilleurs disquaires où choper des vinyles à Paris

Entre Jules Joffrin et porte de Clignancourt, un temple du vinyle a ouvert ses portes en février 2019, cornaqué par deux Power Rangers de la galette, bien décidés à vous faire écouter des bruits d’animaux entre deux nouveautés électro. Dans le registre « bon plan en diamant », Dizonord repère et revend des collecs de diggers aguerris. Les fondateurs du lieu proposent aussi des ateliers pour enfants, des rencontres, du café, des bières pour les adhérents, des fanzines ou des braderies. Propre.

À dégoter dans les bacs ? De l’ethnomusicologie, de l'ambient japonaise, de la musique expérimentale et concrète, de l'afro-funk, de la variété ou du field recording.

Où ? 9 rue André-Messager, Paris 18e.

Ouverte en 2021, l’échoppe du 11 rue Vertbois est le maillon vinylistique de Rupture, cette chaîne arty façonnée par Alexandre Sap qui se déploie à travers quatre villes et trois pays entre galeries, librairies et disquaires. Et pas de doute, ce café-disquaire fait partie de la maison, avec sa dégaine ultra-lookée pensée par le designer Pierre Gonalons. Chez Rupture, l’ambiance est au chinage contemplatif, où, entre café (3 €) et bière (6 €), vous allez enchaîner, doucement, les bacs. Un conseil, soyez curieux : car si le stock n’est pas énorme, il y a largement de quoi ressortir heureux.

À dégoter dans les bacs ? Beaucoup de pop-rock internationale, mais également du hip-hop, de la musique électronique et des BO.

Où ? 11 Rue du Vertbois, Paris 3e.

Depuis 2009, les commandants des lieux Manu et Paulo affinent une sélection démente de vinyles rares chinés à l’étranger. Ils donnent à entendre un panorama très global de la musique soul, bossa, jazz, brésilienne, afro (etc.) d’hier et d’aujourd’hui. Chaque vinyle est muni d’un autocollant honnête et précis sur l’état du disque, et d’une petite phrase d’accroche en anglais qui présente l'album. On peut repartir avec un single de Jurassic 5 (en 33 tours) à 5 € ou, contre 20 €, filer avec l’album Atomic Bomb du cultissime homme synthé nigérian William Onyeabor. On y chine aussi du hip-hop old school venu de partout, comme ce pressage orginal du disque Mauvais Œil de Lunatic (170 € !). Un disquaire incontournable à Paris.

À dégoter dans les bacs ? Un panorama très global de la musique soul, bossa, jazz, brésilienne, afro, d’hier et d’aujourd’hui, mais aussi du hip-hop old school.

Où ? 53 rue Notre-Dame-de-Nazareth, Paris 3e.

Ouvert en 2008, Souffle Continu est devenu l’un des poumons musicaux du quartier. La faute à ses patrons, Bernard et Théo, duo passionné de vinyles et avide de découvertes privilégiant les musiques actuelles, sans pour autant bouder les fondamentaux. Et quel plaisir pour un mélomane d’entrer chez un disquaire qui lui fait perdre ses repères sous l’avalanche d’une sélection pointue et éclectique à la fois. Les moins pressés trouveront quelques tables d’écoute pour assouvir leur curiosité mais aussi de nombreux livres, magazines et DVD. Au-delà du commerce, Bernard et Théo organisent des showcases en entrée libre à la boutique.

À dégoter dans les bacs ? Des pépites et raretés dans tous les styles, avec une appétence pour les niches (jazz, rock indé, black metal, drone, minimal wave, indus, hardcore…).

Où ? 20-22 rue Gerbier, Paris 11e.

A quelques enjambées des Arènes de Lutèce, Paris Jazz Corner et sa devanture bleue inratable tente de résister en tant que disquaire 100 % jazz, avec une sélection (en neuf et occasion) précise et un sens du rangement à faire pâlir tous les collectionneurs. On rentre dans le genre par différents portails : la géolocalisation, bien entendu, de La Nouvelle-Orléans à la Scandinavie, mais aussi par instrument ou par interprète. Voilà probablement le disquaire le mieux organisé du monde, à la gloire d’un genre qui aime tant l’improvisation.

À dégoter dans les bacs ? Le jazz dans tous ses états mais parfaitement classé : free-jazz, be-bop, gospel, jazz-fusion…

Où ? 5 rue de Navarre, Paris 5e.

Changement de face pour Balades Sonores ! Classique du vinyle parisien depuis 2012, la boutique a déménagé à l’été 2023 de ses deux planques de l’avenue Trudaine pour un local de 100 mètres carrés situé à deux mètres (de tissu) du marché Saint-Pierre dans le 18e. Une nouvelle balade bien plus spacieuse au milieu d’un stock mastoc de 50 000 disques - pour l’heure majoritairement du neuf - où il y en a autant pour les habitués que pour les novices. 

À dégoter dans les bacs ? De la pop-rock indé internationale - toutes époques, labels et sous-chapelles confondus, mais aussi des rayons BO de films, l’ambient, musiques électroniques, jazz et hip-hop.

Où ? 8 Rue Pierre Picard, Paris 18e.

Sans aucun doute le disquaire rock le plus pointu de la capitale. Une boutique de disques au caractère bien trempé, où la clientèle sent le cuir, la chaîne de moto et l’aiguille de tatouage. Ici, le rock est encore bien vivace et se décline dans toutes ses sectes stylistiques – n'hésitez pas à discuter avec les patrons et à demander ce qui tourne sur la platine pendant votre passage, vous n’êtes pas à l’abri d’une très bonne surprise.

À dégoter dans les bacs ? Du rock à toutes les sauces, du rock’n’roll des aïeux au post-punk en passant par la oi!, le blues, le hardcore ou le rockabilly.

Où ? 11 rue Saint-Sabin, Paris 11e.

Dans ces quelque 100 m2 épurés façon bloc opératoire, ce sont 20 000 vinyles qui s’offrent à nous, entre disques neufs et d’occasion et à tous les prix (à partir de 1 € !). Dans les bacs, on a dégoté le disque Every 1’s Is a Winner, pépite disco-funk des Anglais Hot Chocolate (8 €) ou la fabuleuse compilation du Berbère Majid Soula (29 €). Egalement à signaler, une large sélection dans les musiques expérimentales et dans les groupes japonais, sud-américains ou africains.

À dégoter dans les bacs ? Absolument tous les styles, à tous les prix.

Où ? 72 bis rue Jean-Pierre-Timbaud, Paris 11e.

Ouvert en octobre 2018, ce disquaire chine des pépites tous styles confondus, avec une forte inclinaison pour les trouvailles japonaises. Chez Listen!, les bacs raviront beaucoup de collectionneurs, à la recherche par exemple d'un original de Zappa ou de Jimi Hendrix ou l’une des fiertés du tenancier : l’album Flood d’Herbie Hancock, enregistrement live jazz-fusion réalisé en 1975 au Japon. On peut aussi baver devant son affriolante sélection soul/funk/disco ou repartir avec des classiques allant de Jimi Hendrix à la synthpop française.

À dégoter dans les bacs ? Des pépites et raretés tous styles confondus. A noter : la sélection de soul, funk et disco particulièrement affriolante et surtout la forte inclinaison pour les trouvailles japonaises.

Où ? 43 rue de la Folie-Méricourt, Paris 11e.

Depuis 1993, Techno Import est le QG parisien des aficionados de boucles électroniques. Celles et ceux qui ont déjà foulé son sol à damier savent de quoi on parle : les rangées de disques qui se succèdent, le néon rouge en moulure, le matos pour faire et écouter du son, les clients qui s’improvisent DJ au comptoir, les platines alignées comme des quilles et les stickers en pagaille sur les murs… En bref, c’est LE shop techno où l’on se sent comme à la maison. Le tout avec 100 000 vinyles en stock dans tous les genres. On croit raver !

À dégoter dans les bacs ? Tous les genres de musique électronique : techno, goa, house, disco, funk, psytrance, hardcore, hardstyle…

Où ? 16 rue des Taillandiers, Paris 11e.

Betino Errera est une rock star. Depuis 1999, il archive et défriche classiques et nouveautés des musiques noires sans oublier aucun descendant. Dans sa boutique, on est bringuebalé entre les intercalaires Stax, Blue Note ou Axis Records mais aussi des skeuds hip-hop old school, disco et musique brésilienne. N’hésitez pas à solliciter le patron pour un conseil ou une requête, comme cet habitué à la recherche d’un disque depuis des années et que Betino s’est proposé de lui dégoter : « Si je te le trouve, tu me confirmes que c’est priorité ? » Betino, un disquaire qui vous veut du bien.

À dégoter dans les bacs ? De la soul, de la funk, du jazz, du hip-hop, de la house ou encore de la salsa et du rock.

Où ? 32 rue Saint-Sébastien, Paris 11e.

Depuis 1992, Patate Records célèbre la culture reggae et toutes ses dérivées. Le tout dans des boîtes en carton où fourmillent des trésors troqués avec des collègues du réseau des rares disquaires reggae au monde. Le gérant, Pierre “Patate” Metche, est un personnage, défendant les disques à prix plus démocratiques (entre 20 et 26 € en moyenne pour un LP simple, les CD sont bradés et la sélection de qualité). Pierre a produit de nombreux albums de reggae : il connaît son sujet. Du hip-hop au rocksteady en passant par le digital et le dub, il veille vaillamment sur ce patrimoine, mais le reggae français reste sa fierté et son expertise première.

À dégoter dans les bacs ? Du reggae et tous ses dérivés, du dancehall, du ska, du rocksteady, de la jungle, du dubstep, du hip-hop.

Où ? 57 rue de Charonne, Paris 11e.

Ouvert en 2013, Heartbeat est un peu le petit frère de Betino's et Superfly, situés dans ce quartier décidément riche en disquaires. Ici, il est surtout question de black music et de collectors, ce qui n’empêche pas d’y trouver aussi du rock, du hip-hop et de l’électro. Et qui dit collectors dit état parfait, du disque comme de la pochette. Si, pour 30 ou 40 euros, on peut ressortir avec un vinyle relativement rare le sourire aux lèvres, les tarifs peuvent aussi s’envoler – certaines pièces se négocient d’ailleurs plusieurs milliers d’euros. On est par exemple tombé sur un pressage original (et scellé !) de Funkadelic, le premier album du groupe mené par George Clinton. Aussi repéré : l’album de Curtis Mayfield Sweet Exorcist (75 €) ou une version promo (et disco) du titre Reach for It de George Duke.

À dégoter dans les bacs ? Le catalogue se compose essentiellement de rares originaux de black music, mais aussi de rock, hip-hop et électro.

Où ? 26 rue Godefroy-Cavaignac, Paris 11e.

A la fois label, distributeur et disquaire, Syncrophone est rapidement devenu un mastodonte de la techno bleu-blanc-rouge. Ici, la sélection est pantagruélique (plusieurs dizaines de milliers de disques) et le choix toujours pointu. Le stock est composé à 80 % de musique électronique (techno, house et sous-genres) quand le reste est tourné vers un éclectisme assumé, avec un gros penchant pour les musiques noires. Les prix naviguent entre 4 € (pour les occases) et 12-18 € (pour les nouveautés) et quelques Post-it ponctués de points d’exclamation sont calés sous les produits, histoire de guider le mélomane (« Classic !!! », « US new !!! », « Repress !!! »). Le shop essentiel de la scène électronique parisienne.

À dégoter dans les bacs ? En grande majorité des vinyles de musique électronique (techno, house, ambient, experimental, dubstep…) mais aussi un peu de hip-hop, de jazz, de rock et de reggae.

Où ? 4-6 rue des Taillandiers, Paris 11e.

Après avoir débuté dans la vente par correspondance, c'est en 2010 que Nicolas s'est lancé dans l'aventure physique en ouvrant Music Fear Satan. Depuis, la boutique a toujours belle allure : environ 25 mètres carrés consacrés au metal et à ses dérivés, entre classiques du genre (un peu) et nouveautés (beaucoup), avec des prix entre 15 et 30 €. Côté blazes, les labels Relapse et Southern Lord sont bien représentés, et les groupes Ulver, Sleep et Deafheaven sont parmi les têtes d’affiche les plus recherchées.

À dégoter dans les bacs ? En grande majorité des disques de metal et de ses dérivés (black metal, hardcore, stoner, sludge, doom…) ainsi que des sorties récentes en rock indé.

Où ? 4 bis rue Richard-Lenoir, Paris 11e.