Les meilleurs restaurants à Bastille

Cette ancienne boucherie chevaline dans son jus (de viande) – carrelage poussin, crocs en inox et tête de canasson dorée – cache une des meilleures sandwicheries de Paris, où Tiphaine Moindrot a pris la suite de Delphine Zampetti. A avaler goulûment sur le mini-comptoir marbré : une vingtaine de propositions alléchantes dans de petits paniers en plastique (5-8,50 €) : splendide jambon (Prince de Paris)-beurre ou le déjà classique poulet pot-au-feu avec aneth et mayo.

Où ? 85 rue de la Roquette, Paris 11e.

Oui, on déborde un peu de la limite du quartier pour inclure ce navire indus' mêlant bois, verre, béton et acier. A la barre ? Cap’tain Grébaut – Septime, c'est lui –, qui nous emmène en croisière vivifiante et épicée vers des recettes iodées pleines d’allant. Dans cette annexe marine du Septime, la carte change en fonction de la pêche (artisanale et durable). On y picore de la seiche d’Oléron réveillée au piment, du ceviche de mulet à la courge musquée… Gare à vous : comme la marée dans la baie du Mont-Saint-Michel, l’addition monte vite.

Où ? 80 rue de Charonne, Paris 11e.

Depuis une décennie, la cheffe Kaori Endo hybride brillamment le bistrot franchouillard avec l'izakaya nippon. Sur des tables en Formica, au coude à coude sur des banquettes en skaï, on se régale (le soir) de petites assiettes au cordeau : huîtres au ponzu, tataki de bœuf, houmous d’azuki. Et le midi, c’est bento végé ou viandard ! Dans les verres, des vins nature qui assurent.

Où ? 13 rue Keller, Paris 11e.

Derrière ce blaze éclaboussant et un rien grivois se cache le nouveau barav’ de Guillaume Dupré, associé à Kaori Endo du Petit Keller voisin. Dans les verres, des pifs à la pression et une palanquée de bouteilles nature pour les soifs moins incontinentes. On éponge le tout avec de solides planches de charcut’ ou des tapas nipponnes signées Mika Inaba : pochettes de tofu frit, onigiri, mochis croisés avec des gnocchis…

Où ? 13 rue Keller, Paris 11e.

Cette cantine format couloir en béton ciré, chaises chromées et applique orange vintage a été ouverte dans ce coin du 11e par un duo de potos vingtenaires : Balthus Levin, passé par le Servan, et Alexandre Slama, informaticien défroqué préposé au comptoir. Avec une panure bien croustillante et une viande juteuse (oui, même le blanc), la spécialité de la maison pourrait se contenter d’être très bonne ; mais grâce aux super sauces maison, on tutoie l’excellence.

Où ? 25 rue de la Forge-Royale, Paris 11e.

Quèsaco un shokudo ? Cela peut se traduire par une cantine, un réfectoire. Un lieu sans chichis où harponner des plats du quotidien. Au menu de cette émanation parisienne du genre, une vingtaine de tapas à prix plancher : du karaage suintant, des donburi poulet panko au riz de Niigata ou des sashimis fondants sous la langue. A faire couler dans le tohu-bohu avec un saké comme là-bas.

Où ? 154 rue du Faubourg-Saint-Antoine, Paris 12e.

L’annexe du Septime, resto étoilé de Bertrand Grébaut, où l’on peut dégoter les plus beaux crus sans sulfites de la planète. Oui oui, de la planète (on aurait pu dire du Système solaire, remarquez). Que du vin vivant (ou presque) comme ces crus géorgiens vinifiés en qvevri (jarres géantes), ce 100 % viognier nature fruité et minéral ou cet Hanami de Bobinet, cabernet franc acidulé et fruité…

Où ? 3 rue Basfroi, Paris 11e

Et soudain, en 2022, naissait une brasserie (élue meilleur rétro aux Time Out Paris Food and Drink Awards) qui semble avoir toujours été là, remise en selle par Adrien Spanu, en mission pour redonner du lustre à ce patrimoine parigot. Mosaïques années 20, fresque d'après-guerre et nappes amidonnées façonnent un cosy cocon pour une cuisine immémoriale, fouettée par un sourcing au cordeau. Aux fourneaux, Grégoire Simon délivre une popote sans nostalgie, juste du kif, avec des œufs mayo champions du monde (à prix d’or) et des classiques rassurants comme le claquement de portière d’une berline bavaroise.

Où ? 6 rue de la Bastille, Paris 4e.

L’Américano-Parisienne Carrie Solomon se sédentarise devant les fourneaux d’Aube, lumineux bistrot de la rue de la Main-d’Or qui milite pour l’extension du domaine du brunch au reste de la semaine avec ses horaires atypiques. Laissez-vous porter par une carte de fraîches assiettes très largement végétariennes : salade César sans poulet, gaspacho d’amande et d’ail, granola maison, café filtre de chez Mick…

Où ? 8 rue de la Main-d’Or, Paris 11e.

Ni luxueuse ni sacralisée, simplement gourmande, voilà une discrète adresse, très prisée de la diaspora nipponne, qui se fond dans la masse des bouibouis pseudo-japonais (ceux baptisés d’un nom de ville… méfiance) de la rue de la Roquette. Au menu omakase du chef Mitsuo Kawamoto, un bel éventail de son savoir-faire : chawanmushi, tataki de bœuf, filet de canette rôtie aux asperges blanches, œuf mollet et korokke…

 Où ? 43, rue de la Roquette, Paris 11e.