Dans une ancienne usine, une expo gratuite de 250 œuvres pour célébrer les trésors artistiques des banlieues
© Sami Benyoucef / Ville de Gennevilliers
© Sami Benyoucef / Ville de Gennevilliers

Que faire à Paris ce week-end du 21 au 23 mars 2025 ?

Concerts, expos, films, théâtre, bars, restos : notre sélection des meilleures choses à faire ce week-end à Paris !

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Les Parisiens l’attendent tel le (Leo) Messie. Tous les jeudis, les groupes d’amis échafaudent leurs plans d’attaque, entre nuits sans fin, expos à gogo ou restos tout chauds. Vous l’avez reconnu : le week-end est en approche ! Comme d’habitude, chez Time Out Paris, on a trié notre caddie de bons plans au tamis pour vous savoir quoi faire à Paris ce week-end du 21 au 23 mars 2025 et avoir plein d’anecdotes à raconter lundi.

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Les meilleurs plans du week-end du 21 au 23 mars 2025

  • Art
  • Chaillot
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

En 2025, on fait la fête, même au musée. Mais attention, quand les artistes s’emparent du sujet, elle se doit évidemment d'être revendicatrice et politique. Baptisée Joie Collective – Apprendre à flamboyer !, la nouvelle exposition du spot du 16ᵉ s’intéresse à la culture populaire du rassemblement et à la joie comme moyen de résistance. Et si le meilleur moyen d’embêter les méchants, c’était de le faire dans le kif ? “And with joy we move”. Accueillante, la banderole violette d’Attandi Trawalley résonne presque comme un manifeste : sur ce plateau ouvert curaté par Amandine Nana, on envoie tout valser, mais avec le sourire, s'il vous plaît.

  • Turc
  • 2e arrondissement
  • prix 2 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

S’il y a un endroit où les pays du Proche-Orient s’entendent, c’est dans la cuisine. La preuve avec ce Leven, petite cantine de Bourse où Victor Yasar, Kurde passé par Dalia, s’est associé à la cheffe israélienne Or Bitan, transfuge de Dalia (elle aussi) et de Shouk. L’idée ?  Proposer une street food levantine inventive qui fait plaisir. Dans une salle bois et terracotta, le grill crépite et le four ronfle. De ce dernier sortent les pains lavash minute pour les dürums, et du premier viandes et légumes roussis à la flamme. Lors du déjeuner, on mord à pleines dents dans un sandwich herbeux garni d’agneau fondant, yaourt, grenade et oignons grillés qu’on escorte non pas de frites (trop vues) mais d’une originale et délicieuse assiette de chou pointu grillé zébré de mélasse de dattes. Ça change la pause méridienne ! Le soir, fini les sandwichs, l’ambiance se veut plus partageuse et fusion : fenouil rôti, feta et miel ; onglet de bœuf à l’aïoli ; chou farci au bœuf et agneau… Et le week-end, Leven dégaine une formule brunch pour ceux qui sont levés !

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  • Art
  • 16e arrondissement
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Au-delà de ses couleurs funky, le wax est un textile qui a beaucoup d’histoire à raconter. C’est donc normal que ce soit le Musée de l’Homme, et non le Palais Galliera à deux pas, qui ait décidé de faire de ce tissu emblématique du continent africain la star de sa nouvelle expo. Développée dans le cadre de la saison “Migrations” du musée du Troca, l’exposition retrace une épopée vieille de 120 ans sur deux niveaux.

  • Cinéma
  • Cinéma

Comme les hirondelles, les terrasses surpeuplées et les chaussures ouvertes, le Printemps du Cinéma revient ! Depuis 2000, c’est le rendez-vous attendu par les cinéphiles parisiens qui maîtrisent leurs finances comme De Palma les plans-séquences. Pendant trois jours, la séance s’affiche au tarif unique de 5 € dans les cinés partenaires, quel que soit le film ou l'horaire. On vous propose nos cinq films favoris où investir cette somme considérable.

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  • Mexicain
  • Faubourg Montmartre
  • prix 2 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Dans un décor minimal avec jolis murs chaulés, zébrures de néon et BO hip-hop, cette cantina explore le genre taqueria fusion. Les deux tauliers, Karim et Francesca Merikhi proposent en effet les piliers de la gastronomie mexicaine (taco, burrito) mais osent aussi bousculer la tradition comme dans ce ramen à la mexicaine !

  • Art
  • Invalides
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé

L’or ne fascine pas que les rappeurs à grosses chaînes et les présidents américains au teint orange. Depuis l’Antiquité, on dit qu’il viendrait du ciel, qu’il serait né de la collision des étoiles, que ses pépites seraient des morceaux de Soleil tombés sur Terre… Alors, évidemment, pour s’approcher un peu plus du divin, les hommes ont vite décidé d’en faire des sapes. Un désir ancestral qui sert de point de départ à une exposition XXL du Quai Branly consacrée à l’or dans le vêtement.

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  • Bars à cocktails
  • Réaumur
  • prix 3 sur 4
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Sortir le cocktail du bar pour l’emmener au restaurant, on en parle beaucoup (chez Time Out notamment !), mais il faut bien reconnaître qu’on attendait toujours l’adresse pérenne qui place le pairing et l’expérimentation au centre du jeu. La voici : c’est Comptoir De Vie, ouvert par Alex Francis et Barney O’Kane. Ces deux anciens du Little Red Door, aussi anglais que doués, ont ciselé un beau lieu en plein Shakerlandia de Montorgueil. le menu découverte en cinq temps signé du chef irlandais Adam Purcell (75 €), accompagné de six cocktails créés pour l’occasion (55 € en plus). Un prix relevé qui hisse les attentes du chaland au niveau d’une table gastronomique. Elles sont parfois comblées, par exemple par ce mariage umamiesque entre l’assiette de dorade, émulsion d’œufs de poisson et betterave fumée, et le « Martini » à l’eau-de-vie de mélasse de betterave (maison) et dry vermouth tout en rondeurs ; ou au moment du dessert (glace à la pomme et caramel de seigle et miso), mis en orbite par le verre à la liqueur de chicorée et tamarin. Mais ça matche moins pour l’élégant et subtil verre au saké parisien non pasteurisé et yuzu des Pyrénées, qui se retrouve au bras d’un pataud pavé de lieu jaune sous son manteau de hollandaise… L’(excellent) Americano au vermouth et amer de Trévise (encore maison !) se montre, lui, un peu trop léger pour le beau pigeon à la sauce au vin jaune. Bilan : on tient sans doute là l’un des meilleurs bars à cocktails de l’année. Pour le meilleur pairing, il va falloir encore quelques réglages.

  • Mexicain
  • Roquette
  • prix 3 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Dans ce bistrot parisien éclairé à la bougie, Emmanuel Peña Treviño tisse une fusion franco-mexicaine contemporaine et racée comme avec ce taco aux champignons et pleurotes en tempura, ou celui au porc confit lentement et chou rouge craquant dans une galette de maïs de compète. Attention, tel un luchador lancé de la troisième corde, l’addition peut cogner dur !

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  • Théâtre

Le samedi 22 mars, de 21 h à 1 h du matin, l’Opéra Garnier ouvrira ses portes à un bataillon d’heureux damnés pour une déambulation poétique et musicale au cœur de l’outre-monde de Dante. Un événement inédit qui fait écho à l’opéra Il Viaggio, Dante, adaptation contemporaine de la Divine Comédie par le compositeur Pascal Dusapin, jouée à Garnier du 21 mars au 9 avril. Organisée en plusieurs étapes, cette Nuit chez Dante sera contée par Denis Lavant (dans la continuité des « diseurs en rime » qui ont vulgarisé la comédie), le comédien français fétiche de Leos Carax, qui lancera les hostilités dans le Grand Foyer. Le tout accompagné du violoncelliste multi-instrumentiste Bruno Ducret. De mystérieux guides vous mèneront ensuite dans les dédales du Grand Escalier pour des performances musicales suspendues, avec notamment le saxophoniste Laurent Bardainne et la pianiste Eve Risser autour du fantôme d’Albert Ayler.

  • Vietnamien
  • Quartier de la Gare
  • prix 2 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Bep Viet, monté par les patrons de Ngoc Xuyen Saigonun peu plus haut dans la rue, vient remettre le tofu sur les i et revisite les classiques de la gastronomie vietnamienne sans l’ombre d’une protéine animale. Les nems se garnissent de champignons et de taro, et derrière les intitulés de « canard » ou de « poisson » se cachent des protéines de soja texturées. Dans une salle bambou suréclairée, entouré d’une faune plutôt jeune et assez woke pour donner envie de livre à Beigbeder, on se jette sur un buisson croustillant de champignons enoki en beignet à plonger dans une chouette sauce sésame, avant une solide assiette à monter soi-même de « crêpes » de vermicelle, seitan fumé et une brassée de verdure (concombre, chou, menthe, shiso). Un assemblage qui se trempe dans un ramequin de sauce à la cacahuète. Frais et goûteux. Bep Viet n’oublie pas que le vin reste un produit végétarien et propose une petite carte bio. En dessert, on se risque sur un riz gluant aussi sucré que violet au lait de coco et à la mangue, pas très convaincant. Mais cela ne change rien : Bep Viet reste une très bonne (et originale) destination végane.

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11. À Beaubourg, une expo célèbrera les œuvres d'artistes afro-descendants dans le Paris arty du 20e siècle

Parmi les dernières expositions précédant la fermeture de Beaubourg, c’est celle qui nous fait le plus de l’œil. Du 19 mars au 30 juin 2025, Pompidou présentera Paris Noir, célébrant les œuvres de 150 artistes afro-descendants dans le Paris arty de la seconde moitié du 20ᵉ siècle. À travers cette rétrospective, qui explorera moult courants artistiques (surréalisme, abstraction afro-atlantique, figuration libre…), l’institution tentera de questionner la prise de conscience identitaire de ces artistes, leurs désirs d’émancipation, mais aussi leur rôle clé dans la « redéfinition des modernités et postmodernités ». À voir également : cinq installations, et autant de regards contemporains sur le sujet, réalisées spécialement pour l’expo par les artistes Bili Bidjocka, Valérie John, Nathalie Leroy Fiévée, Jay Ramier et Shuck One.

  • Musique
  • Musique

Pendant un mois, c’est fréquence 93 pour le meilleur du jazz. Elle a beau être estampillée terre de rap, la Seine-Saint-Denis héberge aussi Banlieues Bleues, festival germinal célébrant depuis 1984 les plus belles scènes jazz et musiques du monde, qui a accueilli quelques noms un peu connus du genre Miles Davis, Nina Simone ou Michel Petrucciani. Pour vous donner une idée de la vitalité et de la diversité de la prog de la 42e édition prévue du 14 mars au 11 avril, dites-vous qu’on y croisera le saxophoniste Jowee Omicil pour une célébration spirituelle des ambiances haïtiennes ; l’esthète du raï Sofiane Saïdi ; ExpéKa, sextet mêlant rythmes ka (des percussions guadeloupéennes), hip-hop et textes férocement décoloniaux avec l'icône rap Casey ; la cantatrice virtuose du jazz Cécile McLorin Salvant ; ou la Tunisienne Deena Abdelwahed, auteure de Jbal Rrsas, un disque mystique inspiré des lieux et influences du monde arabe. Vous avez capté : tous les feux sont au vert pour Banlieues Bleues.

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  • Bistrot
  • Canal Saint-Martin
  • prix 3 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Chez Fugue, ouvert par Victor Baraton-Dorat (passé par Sémilla d’Eric Trochon) et le chef Hitoshi Minatani (ex-Freddy’s du même Trochon), le soir, les assiettes se veulent plus gastronomiques (pâté en croûte au foie gras, aile de raie et fondue de poireaux…) dans un menu en cinq temps à 70 €. Mais pour la formule midi (30 € la totale), Hitoshi Minatani délivre une cuisine de bistrot plus rustique aux touches transalpines comme avec cet arancino au brocoli, joufflu mais tonique grâce à une redoutable sauce vierge, ou le replet tiramisu en dessert. On lutte contre les frimas avec le plat chaud, une solide assiette de blanquette de volaille et pâtes langue d’oiseau baignant dans une belle sauce au vin jaune. On n’est pas au niveau de celle du Quincy mais elle se défend carrément et on sauce l’assiette joyeusement avec la mie (maison !). La carte des vins donne largement dans le bio. Une nouvelle adresse qui rend un hommage copieux et bien travaillé à une cuisine à l’ancienne.

  • Art
  • Place de Clichy
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Pour le dernier volet de la trilogie de Laia Abril consacrée au contrôle systématique des corps féminins, le BAL nous invite à pénétrer dans un espace aussi sombre que l’histoire qu’il décrit. Après l’avortement et le viol, la prétendue folie féminine se voit décortiquée à travers un ensemble de documents médicaux, d’archives et de photographies, ni vraiment documentaires, ni entièrement artistiques. Une expo entre installation esthétique, travail anthropologique et essai politique.

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  • Italien
  • SoPi (South Pigalle)
  • prix 3 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Il a beau être né à Aubagne, Fabien Lombardi (Bambino, Faggio) aime à rappeler ses racines italiennes, quitte à en faire des caisses. Dans ce Scarpetta, la bande-son pioche parmi les vedettes de la Botte, le cuistot parle avec l’accent et le menu ne prend pas la peine d’être traduit en français. Ça fait autentico, mais c’est chaud si vous avez pris lituanien en LV2. On entame avec un vitello tonnato qui coche toutes les cases : arachnéennes tranches de veau fondantes sous un édredon d’une sapide sauce au thon et câpres. Validé ! Puis déboule une petite assiette bien remplie d’orecchiettes lustrées d’une sauce au brocoli agrémentée de bons morceaux de chair à saucisse aux herbes pleins de goût. Scarpetta, ça veut dire saucer dans la langue de Toto Cutugno, et on ne se gêne pas pour tout nettoyer. On peut faire couler avec quelques vins bio assez peu italiens et pas donnés. Conclusion classique avec un solide tiramisu à la noisette qui fait desserrer un cran à la ceinture. Rien à dire : on a bien mangé, mais l’addition pèse quand même un peu sur la digestion. Vous vous souvenez quand les pâtes étaient un plat bon marché ?

  • Art
  • Art

Avec cette expo, la quatrième chez Perrotin, Pharrell va rendre hommage aux artistes questionnant les notions d’identité et de féminité qui l’inspirent. Ça donne un panel tendance piste aux étoiles d’une quarantaine d’artistes, tous genres et générations confondus, issus en grande majorité des diasporas africaines et afro-descendantes. Ce sera l’occasion de voir (à l’œil) les peintures géométriques célébrant la culture Ndebele (un peuple vivant en Afrique du Sud) de Dr Esther Mahlangu ; les œuvres mêlant sérigraphie et tissage de la Kényane Jess Atieno ; les sculptures en terre cuite de l’icône sénégalaise Seyni Awa Camara ; les photos de la star ghanéenne Prince Gyasi ; celles du très modeux Gabriel Moses ; les toiles représentant des figures féminines à l’aide de peinture et de tissus de l’Américaine Tschabalala Self ; ou encore les singulières pièces de Kennedy Yanko, réalisées à base de toiles ayant une texture de peau servant à recouvrir des matériaux. Enfin, on sera aussi très happy de revoir le travail de l’activiste visuel·le sud-africain·e Zanele Muholi, deux ans après son triomphe à la MEP.

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  • Art
  • Art

“La banlieue influence Paname. Paname influence le monde.” Refrain du projet Grand Paris impulsé par Médine, cette punchline pourrait être l’antienne de la seconde édition de l’exposition collective Trésors de banlieue – Couronnes d’humanité, qui déplie ses cimaises jusqu’au 13 avril dans l’usine Chanteraines à Gennevilliers. L’idée sacrément aguichante de cette expo ? Réunir 250 œuvres touchant à tous les médiums et de toutes les générations (certaines pluricentenaires, d’autres créées pour l'occasion), pour l'extrême majorité prêtées par 70 collectivités d’Île-de-France, comme Osny, Sarcelles, La Courneuve ou Nanterre. Réparties à travers 11 thématiques, ces pièces ont en commun de décrire la banlieue d’une manière différente de celle à laquelle on est habitué, autour notamment de valeurs comme la solidarité, la diversité, la lutte collective et le souhait d’un avenir meilleur.

  • Caribéenne
  • Charonne
  • prix 2 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Jamrock propose de vous remettre à niveau sur l’incandescente gastronomie caribéenne. Le nom est tiré du méga-tube “Welcome to Jamrock” de Damian Marley sorti il y a 20 ans et qui popularisa ce sobriquet argotique de la Jamaïque interlope. L’équipe sait de quoi elle parle : franco-jamaïcaine, Kelly Schaal s’est entourée de la cheffe Camille Le Breton de la Perrière, elle aussi d’origine caribéenne, et de Vincent Durupt au bar, autre passionné de l’île au bon son. Sur la table, les petites assiettes déboulent prêtes à calmer les munchies les plus aiguës : bananes plantains frites et sauce mangue pimentée, épi de maïs coco-poivré à ronger, ou escovitch fish, très hot dorade désarêtée frite au scotch bonnet, le piment phare. Mais le clou, c’est bien sûr le jerk chicken, souvenir fumant de la rencontre, vers 1700, entre les esclaves en fuite dans les montagnes jamaïcaines et les Arawaks autochtones. Fumé, calciné mais tendre à cœur, ce poulet ne sort jamais sans son riz et haricots rouges façon djolof ni sa sauce jerk insensée où gingembre et poivre jamaïcain se livrent bataille (15 €). On sort de Jamrock rastaravi !

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  • Art
  • Textile
  • Champs-Elysées
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé

D’abord présentée à Milan, Du Cœur à la Main se déploie aujourd’hui sur les 1 200 mètres carrés du Grand Palais à travers plus de 700 pièces rassemblant silhouettes, accessoires et même éléments de mobilier, le tout présenté dans 11 salles immersives à la scénographie époustouflante. Allons droit au but, tout est magnifique. Chaque espace est une claque visuelle, chaque tenue tutoie les cieux, chaque bijou est une œuvre d’art. La déambulation, qui s’effectue sur un air d’opéra, nous plonge dans tous les pans de la culture italienne. De la Rome baroque à la Sicile du 7e art en passant par les “mob wives” napolitaines. Mythologie antique, artistes du Quattrocento... Le duo originaire de Lombardie collectionne les inspirations, tirées de l’histoire, mais aussi de la culture populaire de leur pays, débordant même parfois sur le kitsch. Une liberté folle se dégage de ces différents tableaux qui puisent dans l’identité même de Domenico Dolce et Stefano Gabbana, à la tête d'une des rares grandes maisons de couture à avoir gardé son indépendance. Disons qu'il y a un monde en dehors de LVMH ! À la fois fondateurs et propriétaires, les deux hommes expérimentent sans crainte, jouissent sans limite et font de la mode – et de la vie – une fête, à laquelle le Grand Palais nous invite tous. Enfin, contre 22 euros. Mais promis, ça les vaut largement.

20. Au Rond-Point, l'un des textes contemporains les plus drolatiques et piquants

Transposant les Trois Sœurs de Tchekhov dans l'Allemagne actuelle, Villa Dolorosa de l’autrice Rebekka Kricheldorf est un des textes contemporains les plus drolatiques et piquants qu’il nous ait été donné de lire. Montée pour la première fois en France (à notre connaissance) par Marcial Di Fonzo Bo avec un casting qui porte beau (Elsa Guedj, vue dans la série Drôle, Marie-Sophie Ferdane, Camille Rutherford…), on voit mal comment la pièce pourrait nous décevoir. Il y est question d’anniversaires ratés, de cadeaux de merde et d’autoroute de la médiocrité. Promis, c’est fun. 

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  • Français
  • Saint-Ambroise
  • prix 2 sur 4
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Sous des apparences de bar à vin so 2020, le Lissit – diminutif d’Alexis Lissitzky, patron/sommelier gouailleur – cache un enthousiasmant « bar-restaurant » à l’âme ancienne où s’enchaînent des brillants classiques. Merci qui ? Merci Claire Grumellon, qui officie en solitaire dans la petite cuisine. Elle délivre avec une précision de métronome des assiettes de bistrot techniques et gourmandes : œufs et hareng à la mayo subtile montée à l’huile du poisson en intro, avant un dodu quartier de chou farci. Difficile après ça de retourner vers les « petites assiettes » des autres barav qui servent une betterave coupée en huit. En dessert, la « tarte fine choco liégeois » s’avère être une replète mousse au chocolat chapeautée de chantilly et de caramel dans un ramequin en feuille de brick. En liquide, Alexis pioche dans une petite carte 100 % nature voyageuse. De quoi faire de Lissit la meilleure surprise de ce début 2025.

  • Bars à cocktails
  • Rennes-Sèvres
  • prix 4 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

C’est le petit plus des palaces : proposer non pas un mais deux bars à cocktails – comme le Ritz ! Le bar Aristide planqué à l’entresol a des airs de speakeasy, sinon de rendez-vous d’habitués au parfum. Ouvert en 2022 et baptisé en hommage à Aristide Boucicaut, ce petit écrin havane, acajou et chocolat pensé par l’architecte Jean-Michel Wilmotte propose une sereine parenthèse de luxe à l’anglaise. Tel un lord en pause, on s’installe donc sur un magnifique chesterfield et on pioche dans la carte des cocktails. Angelo Forte (ex du No Entry) y décline 12 créas voyageuses dont deux sans alcool. Le Crystal, qui mixe moutai (une eau-de-vie de céréales chinoise qui s’apprête à déferler chez nous), sherry, Chartreuse verte et amaretto, se montre carrément étonnant entre touches oxydatives, boisées et humiques. Nettement moins exubérant, le Sextet (vodka, thé fumé, eau de tomate) se rapproche d’un Bloody Mary sans épices. Si vous voulez prendre l’amer, direction l’Aged Old Pal au bourbon, vermouth et Campari.

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  • Méditerranéen
  • Paris et sa banlieue
  • prix 3 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Avec ce Meïda (« table » en arabe), Mohamed Cheikh, le gagnant de Top Chef 2021 veut replacer l’Algérie sur une carte de la gastronomie méditerranéenne un peu trop dominée par l’Italie ou la Grèce. Sur la carte, les ingrédients du bled viennent twister des spécialités italiennes, libanaises ou françaises (comme avec ce tartare à la menthe, cumin et cannelle ; frites de pois chiche). Ce qui pourrait être un concept de plus se montre finalement très fertile. On attaque ainsi avec de marrants arancinis tout en longueur, farcis à la merguez et réveillés par de l'harissa. Une réinvention streetfoodeuse réussie d’un classique. Derrière arrive une version iodée du couscous avec un filet d’ombrine nacré, carottes croquantes, sauce chermoula nappante et semoule aérienne. L’inventivité fusion continue avec un solide ramequin de riz au lait et à l’orange réveillé par du riz soufflé. La carte des boissons joue à saute-pays : rouge marocain, blanc libanais, mais aussi twist ensoleillé de cocktails comme ce Negroni au Campari infusé à la cardamome. Si on passe sur l’absence de Selecto, on n’est pas déçus par cette brasserie des suds.

  • Gastronomique
  • Chaillot
  • prix 4 sur 4
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Shinichi Sato (ex-Passage 53), formé à l’Astrance, s’est fait tailler un resto de grand standing dans un bloc de blancheur signé de l’archi star Kengo Kuma. Au dîner, on a vu danser un menu savant et allègre, fièrement étoilé mais avouant presque des accointances avec la bistronomie dans son rapport limpide au produit. Du long menu (450 € pour 14 envois), on retient un mémorable huître-épinard, combo aussi inédit qu’évident ; un émouvant bouillon poétisé d’oignon de Roscoff et de truffe noire ; un lingot de lotte aux coques dans une sauce émulsionnée aux airs de pil pil ; un tautologique et kiffant morceau de bœuf de Galice grillé sous un voile de jambon de bœuf de Galice ; un chou à la crème et truffe noire avec qui on est ok pour entamer une relation adultérine… Et en cave, que des (vins) blancs ? Pas du tout : quelque 1 000 références à dominante bourguignonne et une appétence particulière pour les spiritueux de collection (whisky, rhum, cognac). Ce soir-là, on a trempé les lèvres dans un légendaire rhum Caroni 1996. Pour en finir avec votre livret A avec panache, votez Blanc.

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  • Hôtels
  • Hôtels de charme et de luxe
  • 1er arrondissement
  • prix 4 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Abonné aux palaces patrimoniaux (le Majestic à Cannes, le Normandy à Deauville) le groupe Lucien Barrière a sauté le pas du boutique-hôtel parisien en 2025 avec ce Maison Barrière Vendôme. Après huit ans de travaux, l’ancien siège social de Lacoste s’est métamorphosé en discret cinq-étoiles de 26 chambres (dont 16 suites) posté au milieu des palaces (le Meurice est contigu). Chacune d’elles a été baptisée du nom d’une femme célèbre (Hedy Lamarr, Isadora Duncan, Joséphine Baker…) qui a inspiré sa décoration au designer Daniel Jibert. Le meilleur de l’artisanat français a été convoqué dans les sept étages et ça se sent dans la qualité et cohérence de l’ensemble ! La vaste suite Mata Hari complète son thème Art déco avec statuette chinée, revue d’époque, livres de photo. Elle propose aussi une inattendue cuisine complète si l’envie soudaine d’économiser sur les repas vous saisit. La literie se montre irréprochable et le silence absolu (la magie de la vue sur cour et le double vitrage) – on y dort profondément ! Le petit-déjeuner se prend dans le restaurant installé dans la cour, qui aux beaux jours s’ouvrira largement. 

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