50 oeuvres d'art incontournables à Paris • Portraits

Qu'est-ce qu'elle a leur gueule ?

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Centre Pompidou • Portrait de Sylvia von Harden
Centre Pompidou • Portrait de Sylvia von Harden

Otto Dix, 1926
En choisissant de peindre le portrait d'une femme émancipée qui picole et fume seule à une terrasse de café, le monocle vissé à l'œil, Otto Dix se penche sur la nouvelle société de l'entre-deux-guerres au cœur d'un Berlin moderne où il passe deux ans, entre 1925 et 1927. Le peintre allemand raconte les intellectuels comme il raconte, dans ses tableaux les plus corrosifs, les gueules cassées de 14-18 : sans fard, sans magnifier la réalité, mais en esquissant des figures ambiguës, charismatiques dans leur laideur...

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Musée Bourdelle • Le Jour et la Nuit
Musée Bourdelle • Le Jour et la Nuit

Antoine Bourdelle, c. 1900
Au premier plan, un jeune homme gracieux, le cou légèrement penché en arrière, les yeux rivés vers le ciel. Au second, une figure étrange, aux traits renfrognés et indistincts, qui pose une main osseuse sur l'épaule de l'éphèbe. Devant, le jour ; derrière, la nuit. Irrémédiablement unis par le bloc de marbre dans lequel ils ont été taillés, ils sont profondément divisés par leur style : aux traits délicats de l'un – le portrait du marquis Henri de Bideran qu'Antoine Bourdelle trouvait « beau comme le jour » – répond le visage houleux de l'autre...

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  • Musées
Atelier Brancusi • Princesse X
Atelier Brancusi • Princesse X

Constantin Brancusi, 1915-1916
Non, vous ne venez pas d'atterrir dans un sex shop de luxe, à deux pas du Marais. Et madame, cette créature onctueuse coulée dans du bronze poli n'est pas un godemiché, mais une princesse. Alors évidemment, tout le monde n'est pas franchement de cet avis : en 1916, la morphologie phallique de cette sculpture de Constantin Brancusi lui vaut d'être exclue du Salon d'Antin puis, en 1920, du Salon des indépendants (avant d'y être réintroduite grâce à une pétition signée par une flopée d'amis artistes). Il faut dire que cette 'Princesse X', née en pleine ère dada...

Centre Pompidou • Arlequin
Centre Pompidou • Arlequin
Pablo Picasso, 1923
Lorsqu'il peint cet arlequin en 1923, Picasso est déjà une superstar du monde de l'art. Depuis l'Armistice, ses toiles font le tour des grandes expositions de la capitale – accrochées, parfois, auprès des maîtres de l'avant-guerre (Matisse, Derain), associées, d'autres fois, à l'Esprit Nouveau, au cubisme ou à l'émergente Ecole de Paris. Déjà, la critique voue un respect immense à cet artiste capable de jongler librement avec les styles, d'exceller dans tous les domaines et de parler plusieurs langages plastiques comme s'il s'agissait, à chaque fois, d'une langue maternelle...
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Musée du Louvre • Tête d'idole aux bras croisés

Kéros, 2700-2300 av. J.-C.
Nez triangulaire. Marbre poli à outrance. Formes géométriques simplifiées à l'extrême. Un portrait signé Brancusi ? C'est à s'y méprendre – mais non, raté. Malgré son épure et ses traits stylisés, cette statue aux airs de création d'art moderne nous vient en fait de la Grèce antique. Conçue entre 2700 et 2300 avant Jésus Christ, elle surplombait à l'origine un corps de femme de près d'1m50 de haut et revêtait sans doute des touches de peinture indiquant ses yeux et sa bouche...

Musée Rodin • Monument à Balzac
Musée Rodin • Monument à Balzac
Auguste Rodin, 1898
Parmi les grands hommes de son époque dont Rodin s'est échiné à dresser le portrait, cherchant à figer dans le plâtre, la pierre ou le bronze toute leur puissance intellectuelle et physique, Victor Hugo et Honoré de Balzac sont sans doute ceux que le sculpteur a représentés avec le plus d'obstination. Commandé par la Société des Gens de Lettres, ce monument à Balzac sur lequel l'artiste œuvra pendant six longues années fit scandale : jugé trop expérimental par les pourfendeurs de l'académisme, il fut rejeté par ses commanditaires en 1897...
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Musée Guimet • Tête de Jayavarman VII
Musée Guimet • Tête de Jayavarman VII

Fin XIIe - début XIIIe siècle
Le règne de Jayavarman VII voit le retour des Khmers au Cambodge et à Angkor : après un long exil, le glorieux roi reprend ces territoires. Sans doute par manque de confiance dans le shivaïsme qui n'avait pas su protéger son peuple, il se tourne vers le bouddhisme mahâyâna, qu'il instaure comme religion d'Etat. Ce changement de religion engendre une nouvelle esthétique, et explique la sobriété de cette tête de grès. Le souverain apparaît très humble, les yeux baissés, apaisé...

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Musée Marmottan-Monet • Au bal
Musée Marmottan-Monet • Au bal

Berthe Morisot, 1875
Dans les années 1870, Berthe Morisot (1841-1895) fait partie des représentants de ce nouveau courant qui fait tant jaser le Paris artistique : l'impressionnisme. La belle-sœur d'Edouard Manet participe notamment à la deuxième exposition du mouvement, en 1876, à propos de laquelle le critique du Figaro Albert Wolf déclarera : « Le passant inoffensif attiré par les drapeaux qui décorent la façade entre et à ses yeux épouvantés s'offre un spectacle cruel : cinq ou six aliénés dont une femme, un groupe de malheureux atteints de la folie de l'ambition. »

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Musée de la Vie romantique • Pauline Viardot
Musée de la Vie romantique • Pauline Viardot

Ary Scheffer, 1840
Aujourd'hui relativement oubliée, Pauline Viardot fut au milieu du XIXe siècle l'une des cantatrices les plus fameuses au monde. Figure de l'effervescent quartier de la Nouvelle Athènes (où se situe aujourd'hui le musée de la Vie romantique), cadette d'une famille d'artistes et petite sœur de la célèbre diva La Malibran, Viardot était une égérie romantique, admirée par Chopin, Liszt (son ancien professeur de piano qui regretta toujours qu'elle préférât chanter), Berlioz, Saint-Saëns, Fauré, Schumann et bien d'autres. George Sand, qui s'en inspira...

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Musée de la Chasse et de la Nature • Portrait de Philippe Le Beau
Musée de la Chasse et de la Nature • Portrait de Philippe Le Beau

Maître de la Légende de sainte Madeleine, XVe siècle
Souverain des Pays-Bas et roi de Castille, Philippe le Beau (1478-1506) est passé à la postérité autant pour ses qualités politiques que pour son irrésistible pouvoir de séduction – même si ce n'est pas forcément le sex-appeal du jeune monarque à la chevelure de feu qui frappe d'abord le spectateur devant cette toile, mais les canons de beauté ont sans doute changé. Depuis 1930, on considère que ce tableau est l'œuvre du Maître de la Légende de sainte Marie-Madeleine, un peintre flamand dont le nom n'est pas connu...

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