Les meilleurs bars à cocktails de Paris

Depuis 2018, Fréquence, le bar de Matthieu Biron et Guillaume Quenza, se maintient avec une déconcertante facilité comme la valeur sûre pour les amateurs de cocktails millimétrés aux influences nippones totalement maîtrisées, mais aussi pour les connaisseurs de vinyles funk des années 80, les férus d’impecs petites assiettes et les chercheurs de bonnes ondes. Fréquence, c’est grave bon. 

Où ? 20 rue Keller, Paris 11e

Discrètement lové au fond de la nef du resto italien Daroco, ce bar velours et marbre à l’ambiance plus ricaine que ritale reste une étape sûre dans une déambulation cocktailatoire parisienne digne de ce nom. La carte érudite, inventée par Nico de Soto et son équipe, collectionne les techniques (clarification, infusion, distillation…) toujours au service de verres plein d’équilibre et de saveurs. Et chaque carte nous fait voyager dans un pays en particulier. Indonésie, Mexique...Vivement la prochaine destination !

Où ? 6 rue Vivienne, Paris 2e.

A la barre de ce drôle de navire aux allures de pub anglais échoué dans le Marais, le Breton Hyacinthe Lescoët (ex-Mary Celeste), qui nous régale de cocktails plus précis et calibrés que Big Ben. Au programme : recettes érudites, ingrédients pas vus partout, ambiance cosy et bande-son britpop. Bref, mieux qu’un salon de thé, mieux qu’un pub : l’un des meilleurs bars de Paris ! On peut même se régaler de snacks de Sa Majesté.

Où ? 8 rue de Poitou, Paris 3e.

Depuis son ouverture (en juin 2017 déjà), Combat continue à dominer sans forcer le game de la mixologie bellevilloise. Le nom fait peur mais pas de crainte ici, la bienveillance et la bonne musique règnent. Sous le plafond végétalisé, on y sirote des créations toujours futées, justes et sourcées avec soin, accompagnées d'assiettes du même acabit.

Un miracle en mitaines cloutées ! Voilà enfin un bar à Pigalle, ouvert ce siècle, qui a su sincèrement distiller l’énergie titubante et l’indolente décadence de cet ex-quartier chaud pour la servir à une population ravie dans une salle laquée, facettes et panthère, plus étroite que le slim de Joey Ramone. Sur fond de gros rock sombre et entre deux spectacles de drags, Jen Riley et Joseph Boyley décochent des cocktails frais comme un slip en cuir au frigo. La Mano Negra avait tort, Paris la nuit, c’est pas fini à Galle-Pi.

Où ? 4 rue Viollet-le-Duc, Paris 9e.

Le bar de Rémy Savage et son équipe propose une carte maîtrisée de bout en bout et des recettes tout en subtilité. Le décor néo-Art nouveau en haut et plus industriel en bas est une réussite, et l’onctueux accueil du duo Moudoulaud finit de nous convaincre que voilà un grand petit bar.

Où ? 5 rue des Haudriettes, Paris 3e.

Un joli bar à la dégaine d'apothicaire avec mignonne terrasse arborée à l’écart de Pigalle, croix vertes héritées de l’ancienne pharmacie et intérieur très rétro avec carreaux d’époque, luminaires en verre ciselé et armoires en bois sombre remplies de mystérieux bocaux ambrés. Derrière le long comptoir en marbre, le préposé Hugo Combe prépare ses mélanges magiques (11 à la carte, entre 12-13 €). Pour l’apéro, l’ordonnance se complète de chouettes petites assiettes ; et le dimanche, c’est brunch à 20 €.

Où ? 1 bis rue Lallier, Paris 9e.

Pas de poudre (aux yeux) dans le tout premier rade perso de Ben Tyler habitué à shaker chez les autres (Little Red Door, Mezcaleria, Bonnie…). Une salle en pierre grattée et vitres format couloir, un long comptoir ondulé sous des néons verts et une BO hip-hop. Ou comment remettre le cocktail dans un bain urbain en privilégiant l'épure et le produit (en l'occurence le mezcal). Bien joué !

Où ? 30 rue Greneta, Paris 2e

Depuis 2014, le CopperBay (avec un B majuscule, pour bien souligner son côté Coupe de l’America) s’affirme comme un des champions de l’excellence cocktailière parisienne. Sa déco façon yacht-club de Hyannis Port (Massachusetts), featuring grandes baies vitrées, couleurs claires, cuivre omniprésent et parois en cordage, pousse à filer la métaphore marine et offre une atmosphère très (presque trop) sage. Mais les verres toujours inventifs gardent le cap du très très bon.

Où ? 5 rue Bouchardon, Paris 10e.

La petite porte rouge (qui ne s’ouvre pas) a changé de propriétaire en 2024 mais reste l’emblème de l’excellence parisienne en matière de cocktails. Revers de cette brillante médaille : le monde entier (notamment anglophone) se presse quel que soit le jour ou l’heure dans ce speakeasy crépusculaire pour siroter des créations de haute volée proposées par ces cadors du shaker. 

Où ? 60 rue Charlot, Paris 3e.

Aux manettes de cette élégante adresse pierre, bois et lumière tamisée, on trouve Frédéric Paolini, nippophile 3e dan en veste blanche. Son but avoué ? Atteindre le niveau ultime du service à la japonaise, anticiper les désirs des clients en conservant une discrétion de ninja et en ciselant. des cocktails d’un équilibre fou. Une parenthèse japonaise un peu austère mais succulente !

Où ? 76 rue des Tournelles, Paris 3e

Le pionnier du speakeasy parisien, caché derrière sa petite taqueria depuis 2011, reste toujours vert malgré les années. L’Ecossais Chris McNulty y cisèle une carte maline avec des cocktails classés par ordre de puissance alcoolique et aux saveurs s’ébrouant dans la pampa. La proximité du restaurant permet de manger des petites assiettes (guacamole, quesadillas…) pour parfaire l’ambiance mexicanisante.

Où ? 52 rue de Saintonge, Paris 3e.

Grace à Franck Audoux et Moët Hennessy, Cravan, deuxième du nom ouvert en 2023, devient le plus grand bar à cocktails d'Europe ! Il se déploie dans un immeuble entier, quatre étages, quatre ambiances et trois comptoirs en plein Saint-Germain-des-Prés. Un décor maximaliste où siroter des cocktails minimalistes. Dingue.

Où ? 165 Bd Saint-Germain, Paris 6e

Au diapason de la mode des jazz kissa, ces cafés japonais où, bercé par les vinyles, le salaryman vient siroter un highball entre deux burn-out, Mesures veut faire vibrer le Marais toute la journée à coups de petites assiettes nipponnes, cocktails chiadés et bande-son analogique. La carte imaginée par Guillaume Castaignet se montre assez exubérante et très technique (ingrédients recherchés, glace taillée) mais échappe à la monomanie jap’. Derrière le comptoir en marbre, Benoît de Bonnefamille enquille des incunables jazzy et funkoïdes tirés des étagères pour une ambiance ouatée et très sage.

Où ? 58 rue de Saintonge, Paris 3e

Ruba Khoury, palestino-dubaïote qui en a sous le pied côté popote (elle est passée par Yam’Tcha, Septime et Frenchie), a ouvert ce bar safe et inclusif après s’être lassée de la phallocratie rampante des cuisines. Voilà une mignonne petite salle en pierre grattée, appliques laiton, velours saumon et personnel 100 % féminin. Au programme, ambiance douce, ingrédients au top et verres carrés, mêlant classiques et créations futées.

Où ? 24 rue de la Folie-Méricourt, Paris 11e.

Comptoir ondulé, gros tabourets à accoudoirs, banquettes caramel… Ce bar dont l’entrée se cache dans une cour d’immeuble propose une atmosphère assez unique : celle d’un bar de palace mais sans l’hôtel au-dessus ! Tiré à quatre épingles, Kaled Derouiche y shake des verres inspirés, piochant des ingrédients aussi bien au Maghreb qu’en Orient. La nuit, l’ambiance se délure nettement et la piste de danse lumineuse, so disco, se couvre de danseurs. Yallah !

Où ? 69 rue des Gravilliers, Paris 3e.

Cette enclave moderniste, véritable ode au design des années 50's avec ses pierres de lave, appliques en verre orangé et iconique aquarium, n’a pas pris une ride et on s’attend toujours à voir Bukowski (qui a inspiré le nom) ou Dean Martin (qui roucoule dans les enceintes boule) rentrer s’accouder au bar en bois sombre. Côté philtre d’amour, Pasa Omerasevic connaît son métier et shake des verres inventifs et efficaces qui se concentrent sur le plaisir des papilles.

Où ? 12 rue Saint-Bernard, Paris 11e.

Chouette représentant de la famille des bars à cocktails de quartier dans un coin du 11e qui n’en déborde pas. Derrière ce nom venu des Tontons Flingueurs, on trouve une élégante déco bois et métal, une grosse population d’habitués et une carte inventive à prix tenus, une volonté des tauliers Vincent Pinceloup et Hugo Pomarat depuis l’ouverture en 2016.

Où ? 17 avenue Parmentier, Paris 11e

Un bar façon diner moderniste avec banquettes circulaires, guéridons marbre et murs grattés au service d’une ambiance assez déglinguée. Sous une boule à facettes obstinée et une bande-son hip-hop énervée, Caroline Noirbusson shake des verres voyageurs et subtils qu’on éponge avec une carte food bien régressive (nachos, poulet frit coréen, dés de tapioca)… Bonus : la salle du haut permet de débarquer en bande !

Où ? 61 rue d'Hauteville, Paris 10e.