À peine arrivés, on zigzague comme on peut entre les tables à touche-touche dans la pénombre d’une salle laquée vermillon, quelque part entre le club échangiste pompidolien et l’izakya feutré. Yuji Mikuriya déroule des nipponités parfaitement exécutées mais facturées pour la haute : impeccable sushi de thon gras (9 € l’unité, avec un supplément caviar, ça grimpe encore !) au poisson hypertexturé ; carpaccio de thon (27 €) d’une fraîcheur remarquable, alangui sur un mélange détonant d’œufs de poisson et wasabi, et coiffé de dispensables chips de topinambour ; délicieuse anguille mouillée de sauce teriyaki avec condiment air noir et umeboshi (36 €) et, enfin, tarte au chocolat topée d’une cuillère à café de caviar (25 €) – trop froide pour être tendre et s’approcher de l’originale (celle de Bruno Verjus chez Table). Pour faire glisser ces délices ? Une bouteille de macération de Radikon (120 €) sélectionnée par Anabelle Berthelemot, un cocktail Negronii San (gin Akayane, umeshu et vermouth, 18 €) ou une coupe de Drappier (18 €).
Autour de la tour Eiffel, on trouve plus de touristes et de perches à selfies que de Parisiens conquis. Certes, vous y croiserez peut-être Rachida Dati en plein jogging, Léa Salamé à la terrasse d’un café (là où la gorgée d’expresso coûte plus d’1 €), ou Jean-Marie Bigard faire la queue au Picard (on n’invente rien)… Mais la faune localo-cool continue de s’y faire discrète. Le quartier est pourtant, en termes d’architecture et de patrimoine, l’un des plus riches (et agréables !) de la capitale. Du Champ-de-Mars au pont Alexandre III, il abrite certains des plus beaux panoramas de Paris, depuis quelques sublimes terrasses ou jardins, et sur les quais entièrement réaménagés. Avec sa densité inégalée de musées et sa palanquée de spots bien achalandés autour de la rue Cler, il y a largement de quoi faire. Reste à éviter les attrape-touristes, en se cantonnant à nos bons plans !